Quincy Jones ne souhaite pas s'impliquer dans un album posthume de Michael Jackson
Dans un nouvel entretien avec The Guardian, Quincy Jones, âgé de 77 ans, a déclaré qu'il ne souhaitait pas travailler sur un quelconque album posthume de Michael Jackson : "Je ne veux pas être impliqué [là-dedans]. Ce pauvre homme est mort. Il était plus jeune quand il est décédé que l'âge que j'avais quand je l'ai produit. Il a laissé derrière lui quelque chose que peu de gens vont laisser", explique-t-il, précisant "J'ai perdu 174 personnes en quatre ans. La semaine dernière, c'était Abbey Lincoln. Avant ça, Herman Leonard, Hank Jones, Lena Horne, Billy Preston... La moitié d'entre eux étaient plus jeunes que moi. Sammy Davis est mort à 64 ans".
Il est revenu sur sa collaboration avec le Roi de la Pop et sur les circonstances de leur séparation. Démentant une rumeur qui affirmait qu'il était si énervé par le comportement de Michael Jackson qu'il lui avait un jour donné un coup de pied, il a confié en riant "Non, [je ne l'ai jamais fait], mais je savais comment m'y prendre avec Michael". Pour Thriller, il explique avoir sélectionné neuf chansons parmi 800 "et puis j'ai retiré les quatre titres les plus faibles et je les ai remplacés par The Lady In My Life, PYT, Beat It et Human Nature. Mélangez ça avec Billie Jean et Wanna Be Startin' Something et vous obtenez un album de qualité".
"Et puis Michael m'a viré", poursuit-il avec un sourire. Il explique qu'il tentait d'amener Michael Jackson à faire une incursion dans le monde du hip-hop mais que l'artiste doutait : "Il a dit 'Quincy ne comprend plus l'industrie. Il ne sait pas que le rap est mort'. Mais ce n'est pas grave. A l'époque, ce n'était pas si évident".
Bien qu'ils aient pris deux directions artistiques différentes, cela n'a pas terni leur amitié : "J'étais à Londres quand il a vendu toutes les places pour les dix concerts, puis les quarante supplémentaires. Il m'a appelé. Il voulait venir avec les enfants. Mais je me trouvais chez Mohamed Al Fayed. Je lui ai dit 'Je te verrai à Los Angeles'. Et c'est la dernière fois que je lui ai parlé".
Quincy Jones s'abstient de tout jugement hâtif sur la tragédie du 25 juin 2009 et déclare qu'il était selon lui impossible de la prédire : "En aucun cas on ne peut blâmer quelqu'un pour ce qui s'est passé. Les artistes de cette envergure peuvent faire ce qu'ils veulent. Il faudrait les surveiller 24h/24, 7 jours/7 pour savoir ce qui se passe". Le nombre de concerts était-il excessif ? "Je ne sais pas. C'est personnel. Tellement, tellement personnel. Il y a trop de détails. A moins d'avoir entièrement connaissance de tout, il est difficile de porter un jugement".
Ayant survécu à deux ruptures d'anévrisme survenues dans les années 70, il reprend avec philosophie le conseil que lui avait donné Frank Sinatra : "Vis chaque jour comme si c'était le dernier. Et un jour, tu auras raison".
Source : ElusiveShadow.com / The Guardian